D’ailleurs, la coupe, sous une forme ou sous une autre, joue, aussi bien que le cœur lui-même, un rôle fort important dans beaucoup de traditions antiques ; et sans doute en était-il ainsi notamment chez les Celtes, puisque c’est de ceux-ci qu’est venu ce qui constitua le fond même ou tout au moins la trame de la légende du Saint Graal. Il est regrettable qu’on ne puisse guère savoir avec précision quelle était la forme de cette tradition antérieurement au Christianisme, ainsi qu’il arrive du reste pour tout ce qui concerne les doctrines celtiques, pour lesquelles l’enseignement oral fut toujours l’unique mode de transmission usité ; mais il y a d’autre part assez de concordances pour qu’on puisse du moins être fixé sur le sens des principaux symboles qui y figuraient, et c’est là ce qu’il y a en somme de plus essentiel.