La conception de la religion chrétienne était trop haute, car c’est un monde surnaturel qui vit dans l’Évangile: à peine y est-on averti de la présence de la terre; les pieds du Sauveur y glissent comme sur les flots qui ont porté sans fléchir son corps impondérable; le Christ semble toujours près de s’élever au ciel.
Pour vivre avec lui, il faut avoir quitté tout ce qui est de la terre: famille, amis, maison, même le travail, et se confier à Dieu qui nourrit l’oiseau et revêt de splendeur le lis qui ne file point. Une seule lecture transporte l’homme dans une indécise région idéale, aux confins de l’humain et du divin, c’est la lecture de l’Évangile. Mais combien d’esprits peuvent habiter l’idéal? Combien de temps les plus élevés y peuvent-ils demeurer?