Cet Occident dont la date symbolique de la mort (avant une fort hypothétique renaissance?) pourra à n’en pas douter, être fixée au crépuscule du 15 avril 2019 quand Notre-Dame, omphalos de la France, fille aînée de l’Église, s’embrasa fortuitement. Ce jour-là, avec l’effondrement d’une partie de sa voûte, partaient en fumée et en larmes de plomb fondu, nos dernières illusions (ou ce qu’il en subsistait) ; il ne restait plus alors dans nos bouches qu’un amer et âpre goût de cendre. Nous pouvions dès lors méditer tout à loisir sur la somme des renoncements démocratiques et civiques, des lâchetés morales, des oisifs conforts intellectuels gavés d’opiacés audiovisuels, de conformismes politiques, de sidérant vide spirituel, tous ces abandons qui nous ont, presque en silence mais inexorablement, conduits jusque-là. Jusqu’au point de non-retour, peut-être jusqu’à la guerre ! Avec cet incendie prophétique annonciateur de grands malheurs à venir, avec cette clôture des temps, se dévoilait – sens premier du mot apocalypse – la fin de notre chrétienté…
Toutefois ce qui menace aujourd’hui, dans l’immédiat et de façon pressante, est, nous le savons, un nouveau possible dérapage du néoconservatisme américain… ce monstre à têtes multiples, mâtiné de messianisme judéo-protestant et badigeonné d’internationalisme transgendérisé freudo-marxiste…