Appuyés sur la tradition toujours embellie et accrue, fiers de leur force, les artistes recherchent alors dans la nature des modèles à surpasser. La période, si elle fut exquise, fut courte ; mais tout homme est forcé d’y lever les yeux quand il se soucie de son ordre intellectuel.
Épuisée de guerres intérieures, la Grèce éteint sa flamme quand l’Asie d’Alexandre communique à ses conquérants, non le type d’un nouvel art, mais un état d’inquiétude, de fièvre et de mollesse qu’entretinrent les religions de l’Orient. Adonis et Mithra décomposèrent les premiers le monde ancien. Qu’on ne croie pas que les artistes grecs aient hellénisé ces conceptions ennemies ; ils n’y réussirent jamais. Mais ils furent certainement barbarisés par elles.
Alors, cette lumière de l’imagination et de la pensée qui ne dessèche ni la passion ni la verve, mais commande à l’une et à l’autre en leur imprimant une immortelle vivacité, ce caractère de raison et de puissance qui est le propre de la Grèce, disparaissent ou s’atténuent dans les œuvres des Grecs, et, ces œuvres n’étant plus grecques qu’à demi, on peut les négliger comme on le fait des copies comparées à l’original.