La description fut, peut-être, un peu sommaire. En tout cas, Bainville, faisant son tour d’horizon, lut extrêmement découragé. La Triple-Entente, d’après lui, se laissait régulièrement battre en détail dans toutes les grandes parties diplomatiques qui s’engageaient avec le système adverse. Peut-être, à cette époque, Bainville manquait de mesure dans sa condamnation du Péché originel qui paraissait paralyser pour lui l’action concertée des « Curiaces de la Triple-Entente ». Il compare la diplomatie anglaise et la diplomatie française à celle de l’illustre Tartarin, qui possédait une collection complète d’armes terriblement dangereuses, mais qui s’épouvantait à l’idée qu’il était le propriétaire d’un aussi formidable arsenal et qui blêmissait en pensant qu’on pût s’en servir. Mais, ces inquiétudes, ces angoisses, ces colères de Jacques Bainville ne furent-elles pas, après tout, rationnelles et utiles ? C’est qu’au moment d’écrire – moment pour lui presque aussi grave que celui de 1870 – l’Angleterre était réellement livrée à la corrosion du « libéralisme » et, quant à la France, elle était empoisonnée par la « démocratie ».