Il n’y a donc rien, dans ce qui est évoqué plus haut, qui indique que le judaïsme est un mouvement unifié ou que toutes les couches sociales de la communauté juive ont été impliquées dans ces mouvements. Les Juifs peuvent représenter un élément majeur, voire nécessaire au sein des mouvements politiques radicaux ou des mouvements issus des sciences sociales, et leur judéité peut être fortement compatible avec ceux-ci ou même faciliter leur développement sans que la majorité des Juifs n’y prennent part.
Conséquemment, la question des effets de l’influence juive sur la culture des Gentils est indépendante de la question de la proportion de la communauté juive ayant été impliquée dans les mouvements visant la destruction de la culture des Gentils.
Il est important d’établir cette distinction, car, d’une part, les antisémites ont souvent, de manière implicite ou explicite, considéré que l’implication juive dans les mouvements politiques radicaux s’inscrivait dans le cadre beaucoup plus large d’un complot juif dans lequel étaient aussi impliqués de riches capitalistes juifs ainsi que les Juifs à la tête des différents médias, du monde académique et de tant d’autres domaines de la vie publique.
De la même façon, le fait que la plupart des Juifs d’avant 1930 n’étaient pas sionistes, du moins pas ouvertement, n’implique sans doute pas que l’identité juive était sans rapport avec le sionisme, ou que les Juifs n’exerçaient pas une influence considérable sur le sionisme, ou que le sionisme n’avait pas d’effet sur les sociétés des Gentils, ou que certains Gentils ne soient pas devenus d’ardents défenseurs de la cause sioniste.