L’ardeur de ce grand peuple ne le laissoit jamais jouir de la paix ; il se battoit en duel pour les sujets les plus légers, aimoit le jeu, les festins, les chants, étoit hospitalier, curieux, exact à remplir ses sermens et à payer les dettes du jeu. Les Francs étoient de haute taille, leur chevelure étoit blonde, abondante et naturellement bouclée ; les rois seuls la laissoit croître. Leur physionomie étoit douce et riante, leur esprit fin, délicat, enjoué, ardent ; enfin ils étoient alors ce qu’ils sont de nos jours, courageux, légers, téméraires et inconstans.
Les femmes comptoient avec orgueil les blessures de leurs époux, combattoient à leurs côtés, et vengeoient leur mort ; elles étoient fières, sensibles et fidelles : les Francs avoient pour elles autant de respect que d’amour ; au temple on croyoit à leurs oracles, au conseil on déféroit à leurs avis.