Après les guerres de religion, la chasse aux hérétiques et aux sorcières, apparurent les guerres impérialistes, de colonisation des missionnaires religieux. À présent, une guerre planétaire opposait non seulement des peuples, mais plusieurs conceptions du monde, les unes fondées sur les droits et l’égalité de tous les hommes, l’individualisme universaliste et nomade, et les autres sur la mystique de la race, la valorisation de l’attitude héroïque dépassant les clivages du temps, et la valeur communautaire.
Considérant qu’il existe des lois qui sont supérieures à celles des États, la notion de crime, autrefois exclusivement individuelle, fut élargie en « crimes contre l’humanité » et appliquée à un système, une idéologie et même une nation entière. La légalité et la spécificité des actions étatiques propres à un système furent supplantées par la légalité d’un droit universel humaniste. Pour la première fois dans l’histoire, ce droit moral particulier issu directement de l’esprit de la Révolution française permettait à des hommes représentant des nations ayant commis les crimes de Hiroshima, Dresde et Katyn de juger un système politique qui refusait le moule niveleur d’un ordre mondialiste.