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Polémique sur la métaphysique hindoue
Quant aux divergences doctrinales, nous nous contenterons d’y faire allusion, sans nous y attarder. Nous ne partageons pas les vues de Guenon sur les rapports entre l’initiation royale et l’initiation sacerdotale, sur son schéma concernant les Petits et les Grands Mystères, et enfin sur la restriction du terme Magie auquel il donne un sens inférieur et péjoratif. Ces trois points sont d’ailleurs en quelque sorte liés les uns aux autres.
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La Métaphysique Orientale
& Saint Bernard
J’ai pris comme sujet de cet exposé la métaphysique orientale ; peut-être aurait-il mieux valu dire simplement la métaphysique sans épithète, car, en vérité, la métaphysique pure étant par essence en dehors et au-delà de toutes les formes et de toutes les contingences, n’est ni orientale ni occidentale, elle est universelle. Ce sont seulement les formes extérieures dont elle est revêtue pour les nécessités d’une exposition, pour en exprimer ce qui est exprimable, ce sont ces formes qui peuvent être soit orientales, soit occidentales ; mais, sous leur diversité, c’est un fond identique qui se retrouve partout et toujours, partout du moins où il y a de la métaphysique vraie, et cela pour la simple raison que la vérité est une.
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Correspondance II
… Vous me demandez, sur la question d’”attitude”, s’il y a quelque chose de changé depuis la publication de certains de mes ouvrages. Je vous répondrai très nettement : oui, certaines portes, du côté occidental, se sont fermées d’une façon définitive. Je ne me suis d’ailleurs jamais fait d’illusions, mais je n’avais pas le droit de paraître négliger certaines possibilités ; il fallait que la situation devienne tout à fait nette, et ce que j’ai fait y a contribué pour sa part. Peut-être y aura-t-il encore un dernier résultat (négatif) à obtenir pour que chacun sache à quoi s’en tenir sans équivoque possible…
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Formes traditionnelles et cycles cosmiques
Les articles réunis dans le présent recueil représentent l’aspect le plus « original » peut-être – le plus déconcertant aussi pour nombre de lecteurs – de l’œuvre de René Guénon. On aurait pu l’intituler Fragments d’une histoire inconnue, mais d’une histoire qui englobe protohistoire et préhistoire puisqu’elle commence avec la Tradition primordiale contemporaine des débuts de la présente humanité.
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Comptes-rendus de revues
& notices nécrologiques
On tient d’autant plus à ne voir que de l’« humain » dans les doctrines hindoues que cela faciliterait grandement les entreprises « annexionnistes » dont nous avons déjà parlé en diverses occasions, et dont il est de nouveau question ici, car on pourrait alors « gagner la philosophie hindoue au service du Christianisme comme le moyen âge a su conquérir la philosophie grecque » ; seulement, ce à quoi l’on a affaire est d’un tout autre ordre que la philosophie grecque et n’est même aucunement une « philosophie », de sorte que la comparaison porte entièrement à faux.
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Les principes du calcul infinitésimal
Bien que la présente étude puisse sembler, à première vue tout au moins, n’avoir qu’un caractère quelque peu « spécial », il nous a paru utile de l’entreprendre pour préciser et expliquer plus complètement certaines notions auxquelles il nous est arrivé de faire appel dans les diverses occasions où nous nous sommes servi du symbolisme mathématique, et cette raison suffirait en somme à la justifier sans qu’il y ait lieu d’y insister davantage.
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Écrits sous la signature de Palingénius
Il est un certain nombre de problèmes qui ont constamment préoccupé les hommes, mais il n’en est peut-être pas qui ait semblé généralement plus difficile à résoudre que celui de l’origine du Mal, auquel se sont heurtés comme à un obstacle infranchissable la plupart des philosophes, et surtout les théologiens : « Si Deus est, unde Malum ? Si non est, unde Bonum ? » Ce dilemme est en effet insoluble pour ceux qui considèrent la Création comme l’œuvre directe de Dieu, et qui, par suite, sont obligés de le rendre également responsable du Bien et du Mal. On dira sans doute que cette responsabilité est atténuée dans une certaine mesure par la liberté des créatures ; mais, si les créatures peuvent choisir entre le Bien et le Mal, c’est que l’un et l’autre existent déjà, au moins en principe, et, si elles sont susceptibles de se décider parfois en faveur du Mal au lieu d’être toujours inclinées au Bien, c’est qu’elles sont imparfaites ; comment donc Dieu, s’il est parfait, a-t-il pu créer des êtres imparfaits ?
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Regnabit
En effet, le Saint Graal est la coupe qui contint le précieux sang du Christ, et qui le contint même deux fois, puisqu’elle servit d’abord à la Cène, et qu’ensuite Joseph d’Arimathie y recueillit le sang et l’eau qui s’échappaient de la blessure ouverte par la lance du centurion au flanc du Rédempteur. Cette coupe se substitue donc en quelque sorte au Cœur du Christ comme réceptacle de son sang, elle en prend pour ainsi dire la place et en devient comme un équivalent symbolique ; et n’est-il pas encore plus remarquable, dans ces conditions, que le vase ait été déjà anciennement un emblème du cœur ?
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Articles & comptes-rendus non repris
Il y a encore, dans le Matsya-avatâra, un autre aspect qui doit retenir notre attention : après le cataclysme, c’est-à-dire au début du présent Manvantara, il apporte aux hommes le Vêda, qu’il faut entendre comme la Connaissance sacrée dans son intégralité, suivant la signification étymologique de ce mot (dérivé de la racine vid, « savoir » : c’est donc la Science par excellence) ; c’est là une allusion des plus nettes à la Révélation primitive. Il est dit que le Vêda subsiste perpétuellement, étant en soi-même antérieur à tous les mondes ; mais il est en quelque sorte caché ou enveloppé pendant les cataclysmes cosmiques qui séparent les différents cycles, et il doit ensuite être manifesté de nouveau.
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Comptes-rendus de livres
Le titre de cet ouvrage nous avait tout d’abord favorablement impressionné, parce qu’il contenait le mot de « transmigration » et non celui de « réincarnation », et aussi parce qu’il faisait supposer que les conceptions modernes avaient été entièrement laissées de côté. Malheureusement, nous n’avons pas tardé à nous apercevoir que la question était étudiée en réalité, non point « dans les Livres sacrés de l’Inde ancienne », mais tout simplement dans les interprétations qu’en ont données les orientalistes, ce qui est entièrement différent.
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Correspondance I
Contrairement à ce qui a lieu pour les états relatifs et conditionnés, l’état suprême n’est pas quelque chose à obtenir par une « effectuation » quelconque ; il s’agit uniquement de prendre conscience de ce qui est. Mais alors il ne peut plus être question d’individualité, puisque celle-ci, manifestation transitoire de l’être, est essentiellement caractérisée par la séparation ou la limitation (définie par la condition formelle), si bien qu’on pourrait dire qu’elle n’a qu’une existence en quelque sorte séparative. […]
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Les états multiples de l’être
Pour bien comprendre la doctrine de la multiplicité des états de l’être, il est nécessaire de remonter, avant toute autre considération, jusqu’à la notion la plus primordiale de toutes, celle de l’Infini métaphysique, envisagé dans ses rapports avec la Possibilité universelle.
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Le symbolisme de la croix
Un être quelconque, que ce soit l’être humain ou tout autre, peut évidemment être envisagé à bien des points de vue différents, nous pouvons même dire à une indéfinité de points de vue, d’importance fort inégale, mais tous également légitimes dans leurs domaines respectifs, à la condition qu’aucun d’eux ne prétende dépasser ses limites propres, ni surtout devenir exclusif et aboutir à la négation des autres.
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L’ésotérisme de Dante
Que la Divine Comédie, dans son ensemble, puisse s’interpréter en plusieurs sens, c’est là une chose qui ne peut faire aucun doute, puisque nous avons à cet égard le témoignage même de son auteur, assurément mieux qualifié que tout autre pour nous renseigner sur ses propres intentions.
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L’homme et son devenir selon le Vêdânta
Le Vêdânta, contrairement aux opinions qui ont cours le plus généralement parmi les orientalistes, n’est ni une philosophie, ni une religion, ni quelque chose qui participe plus ou moins de l’une et de l’autre. C’est une erreur des plus graves que de vouloir considérer cette doctrine sous de tels aspects, et c’est se condamner d’avance à n’y rien comprendre ; c’est là, en effet, se montrer complètement étranger à la vraie nature de la pensée orientale, dont les modes sont tout autres que ceux de la pensée occidentale et ne se laissent pas enfermer dans les mêmes cadres.
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La Grande Triade
Avant d’aborder l’étude de la Triade extrême-orientale, il convient de se mettre soigneusement en garde contre les confusions et les fausses assimilations qui ont généralement cours en Occident, et qui proviennent surtout de ce qu’on veut trouver dans tout ternaire traditionnel, quel qu’il soit, un équivalent plus ou moins exact de la Trinité chrétienne.
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Études sur la franc-maçonnerie et le compagnonnage
Notons tout d’abord, à ce propos, que la distinction entre « Maçonnerie opérative » et « Maçonnerie spéculative » nous paraît devoir être prise en un tout autre sens que celui qu’on lui attribue d’ordinaire. En effet, on s’imagine le plus souvent que les Maçons « opératifs » n’étaient que de simples ouvriers ou artisans, et rien de plus ni d’autre, et que le symbolisme aux significations plus ou moins profondes ne serait venu qu’assez tardivement, par suite de l’introduction, dans les organisations corporatives, de personnes étrangères à l’art de construire.
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La crise du monde moderne
Si l’on dit que le monde moderne subit une crise, ce que l’on entend par là le plus habituellement, c’est qu’il est parvenu à un point critique, ou, en d’autres termes, qu’une transformation plus ou moins profonde est imminente, qu’un changement d’orientation devra inévitablement se produire à brève échéance, de gré ou de force, d’une façon plus ou moins brusque, avec ou sans catastrophe.
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Le Théosophisme
Histoire d’une pseudo-religion
Bien antérieurement à la création de la Société dite Théosophique, le vocable de théosophie servait de dénomination commune à des doctrines assez diverses, mais appartenant cependant toutes à un même type, ou du moins procédant d’un même ensemble de tendances ; il convient donc de lui garder la signification qu’il a historiquement.
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Études sur l’Hindouisme
L’opposition de l’Orient et de l’Occident, ramenée à ses termes les plus simples, est au fond identique à celle que l’on se plaît souvent à établir entre la contemplation et l’action. Nous nous sommes déjà expliqué là-dessus en maintes occasions, et nous avons examiné les différents points de vue où l’on peut se placer pour envisager les rapports de ces deux termes : sont-ce vraiment là deux contraires, ou ne seraient-ce pas plutôt deux complémentaires, ou bien encore n’y aurait-il pas, en réalité, entre l’un et l’autre une relation, non de coordination, mais de subordination ? Nous ne ferons donc ici que résumer très rapidement ces considérations, indispensables à qui veut comprendre l’esprit de l’Orient en général et celui de l’Inde en particulier.
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Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues
Bien des difficultés s’opposent, en Occident, à une étude sérieuse et approfondie des doctrines orientales en général, et des doctrines hindoues en particulier ; et les plus grands obstacles, à cet égard, ne sont peut-être pas ceux qui peuvent provenir des Orientaux eux-mêmes. En effet, la première condition requise pour une telle étude, la plus essentielle de toutes, c’est évidemment d’avoir la mentalité voulue pour comprendre les doctrines dont il s’agit, nous voulons dire pour les comprendre vraiment et profondément ; or c’est là une aptitude qui, sauf de bien rares exceptions, fait totalement défaut aux Occidentaux. D’autre part, cette condition nécessaire pourrait être regardée en même temps comme suffisante, car, lorsqu’elle est remplie, les Orientaux n’ont pas la moindre répugnance à communiquer leur pensée aussi complètement qu’il est possible de le faire.
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Le Roi du Monde
Le titre de « Roi du Monde », pris dans son acception la plus élevée, la plus complète et en même temps la plus rigoureuse, s’applique proprement à Manu, le Législateur primordial et universel, dont le nom se retrouve, sous des formes diverses, chez un grand nombre de peuples anciens ; rappelons seulement, à cet égard, le Mina ou Ménès des Égyptiens, le Menw des Celtes et le Minos des Grecs. Ce nom, d’ailleurs, ne désigne nullement un personnage historique ou plus ou moins légendaire ; ce qu’il désigne en réalité, c’est un principe, l’Intelligence cosmique qui réfléchit la Lumière spirituelle pure et formule la Loi (Dharma) propre aux conditions de notre monde ou de notre cycle d’existence ; et il est en même temps l’archétype de l’homme considéré spécialement en tant qu’être pensant (en sanscrit mânava).
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Symboles de la Science sacrée
La civilisation moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : de toutes celles que nous connaissons, elle est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, la seule aussi qui ne s’appuie sur aucun principe d’ordre supérieur. Ce développement matériel qui se poursuit depuis plusieurs siècles déjà, et qui va en s’accélérant de plus en plus, a été accompagné d’une régression intellectuelle qu’il est fort incapable de compenser.
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Le règne de la quantité et les signes des temps
Depuis que nous avons écrit La Crise du Monde moderne, les événements n’ont confirmé que trop complètement, et surtout trop rapidement, toutes les vues que nous exposions alors sur ce sujet, bien que nous l’ayons d’ailleurs traité en dehors de toute préoccupation d’« actualité » immédiate, aussi bien que de toute intention de « critique » vaine et stérile.
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L’erreur spirite
Les Occidentaux modernes ont l’habitude de concevoir le composé humain sous une forme aussi simplifiée et aussi réduite que possible, puisqu’ils ne le font consister qu’en deux éléments, dont l’un est le corps, et dont l’autre est appelé indifféremment âme ou esprit ; nous disons les Occidentaux modernes, parce que, à la vérité, cette théorie dualiste ne s’est définitivement implantée que depuis Descartes.
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Initiation et réalisation spirituelle
La sottise d’un grand nombre et même de la majorité des hommes, à notre époque surtout, et de plus en plus à mesure que se généralise et s’accentue la déchéance intellectuelle caractéristique de l’ultime période cyclique, est peut-être la chose la plus difficile à supporter qu’il y ait en ce monde. Il faut y joindre à cet égard l’ignorance, ou plus précisément une certaine sorte d’ignorance qui lui est d’ailleurs étroitement liée, celle qui n’est aucunement consciente d’elle-même, qui se permet d’affirmer d’autant plus audacieusement qu’elle sait et comprend moins, et qui est par là même, chez celui qui en est affligé, un mal irrémédiable.
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Autorité spirituelle et pouvoir temporel
Le principe de l’institution des castes, si complètement incompris des Occidentaux, n’est pas autre chose que la différence de nature qui existe entre les individus humains, et qui établit parmi eux une hiérarchie dont la méconnaissance ne peut amener que le désordre et la confusion. C’est précisément cette méconnaissance qui est impliquée dans la théorie « égalitaire » si chère au monde moderne, théorie qui est contraire à tous les faits les mieux établis, et qui est même démentie par la simple observation courante, puisque l’égalité n’existe nulle part en réalité ; mais ce n’est pas ici le lieu de nous étendre sur ce point, que nous avons déjà traité ailleurs.
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Orient & Occident
La civilisation occidentale moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : parmi toutes celles qui nous sont connues plus ou moins complètement, cette civilisation est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, et ce développement monstrueux, dont le début coïncide avec ce qu’on est convenu d’appeler la Renaissance, a été accompagné, comme il devait l’être fatalement, d’une régression intellectuelle correspondante ; nous ne disons pas équivalente, car il s’agit là de deux ordres de choses entre lesquels il ne saurait y avoir aucune commune mesure.
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Aperçus sur l’initiation
La confusion entre le domaine ésotérique et initiatique et le domaine mystique, ou, si l’on préfère, entre les points de vue qui leur correspondent respectivement, est une de celles que l’on commet le plus fréquemment aujourd’hui, et cela, semble-t-il, d’une façon qui n’est pas toujours entièrement désintéressée ; il y a là, du reste, une attitude assez nouvelle, ou qui du moins, dans certains milieux, s’est beaucoup généralisée en ces dernières années, et c’est pourquoi il nous paraît nécessaire de commencer par nous expliquer nettement sur ce point.
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Aperçus sur l’ésotérisme chrétien
Il serait probablement impossible d’assigner une date précise à ce changement qui fit du Christianisme une religion au sens propre du mot et une forme traditionnelle s’adressant à tous indistinctement ; mais ce qui est certain en tout cas, c’est qu’il était déjà un fait accompli à l’époque de Constantin et du Concile de Nicée, de sorte que celui-ci n’eut qu’à le « sanctionner », si l’on peut dire, en inaugurant l’ère des formulations « dogmatiques » destinées à constituer une présentation purement exotérique de la doctrine.
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Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le Taoïsme
De toutes les doctrines traditionnelles, la doctrine islamique est peut-être celle où est marquée le plus nettement la distinction de deux parties complémentaires l’une de l’autre, que l’on peut désigner comme l’exotérisme et l’ésotérisme. Ce sont, suivant la terminologie arabe, es-shariyah, c’est-à-dire littéralement la « grande route », commune à tous, et el-haqîqah, c’est-à-dire la « vérité » intérieure, réservée à l’élite, non en vertu d’une décision plus ou moins arbitraire, mais par la nature même des choses, parce que tous ne possèdent pas les aptitudes ou les « qualifications » requises pour parvenir à sa connaissance. On les compare souvent, pour exprimer leur caractère respectivement « extérieur » et « intérieur, à l’« écorce » et au « noyau » (el-qishr wa el-lobb), ou encore à la circonférence et à son centre.